[RETOUR SUR] le Colloque interdisciplinaire "Nos forêts demain"

Organisé par l’Institut de France, l’Académie des sciences et le Château de Chantilly, en partenariat avec @The Conversation France et le PEPR FORESTT, cet événement a réuni plus de 400 participants !

Un rassemblement unique : scientifiques, chercheurs, gestionnaires, artistes et parties prenantes ont échangé sur l'avenir de nos forêts face aux changements globaux.

Des échanges passionnants, où ces acteurs ont rappelé que les forêts sont avant tout des systèmes vivants, particulièrement riches et complexes ; des socio-écosystèmes qui vont nécessairement changer face au dérèglement climatique brutal, qui les secouent bien plus vite qu’attendu. Les forêts réagissent à ces perturbations, en dépit de cycles évolutifs habituellement bien plus longs ; mais avec quelles limites ? Comprendre leur fonctionnement, ou plutôt leurs fonctionnements – car celui-ci dépend grandement du contexte local (sol, climat, communautés, usages…), est essentiel pour accompagner leur transformation et éviter d’atteindre un seuil de non-retour.

Avec les acteurs de la forêt de Chantilly, nous avons pu aborder en profondeur un exemple concret, où la forêt subit de plein fouet les effets des changements globaux ; et voir comment une mobilisation massive, réfléchie et structurée, est capitale pour établir un plan d’action multidimensionnel, visant à adapter la forêt pour tenter de la préserver.

Samedi après-midi, artistes de l’Académie des Beaux-Arts et acteurs de la protection des forêts ont partagé leur attachement aux forêts. Eux aussi ont rappelé qu’en face d’un arbre, nous avons des milliers d’espèces – une vie colossale, et une source d’inspiration infinie… Comme l’a dit @Emmanuel Guibert, « Ce qui est beau en forêt, c’est qu’on peut ne pas choisir de sujet, jeter son dévolu sur n’importe quel carré de nature… On a souvent la larme à l’œil dans la nature. On est en train de dessiner, et peut être qu’au final le dessin ne sera jamais aussi beau que lorsqu’il était en train de se faire.  »

Les intervenants de ces deux journées ont rappelé de ne pas oublier d'observer, en permanence. Nos forêts sont diversifiées, complexes, et nous ne pouvons les appréhender qu’en prenant le temps de cette observation. Les démarches participatives sont nombreuses, et nous pouvons tous et toutes y contribuer ! Car comme l’ont rappelé ces artistes, « Se saisir de l’alentour et essayer un tant soit peu de s’arrêter… C’est à ce moment-là le monde rentre, dépasse nos cloisons intérieures, dilate notre cœur. »

L’Institut de France, qui rassemble 5 Académies, est un lieu emblématique de l’importance de la pluridisciplinarité pour aller vers la compréhension. Les forêts sont des socio-écosystèmes très complexes – aux multiples fonctions, aux multiples valeurs, parfois difficiles à concilier – qui requièrent, si on veut les préserver, d’en avoir une vision systémique. Les bouleversements actuels ne nous laissent que peu de temps ; ils appellent à une recherche scientifique forte, pour réfléchir ensemble, élaborer des trajectoires possibles, penser aux leviers à mobiliser, proposer des stratégies d'action ou de libre évolution, en fonction du contexte. Une science aujourd’hui menacée, et nos pensées vont ici vers les collègues américains et les graves conséquences de la situation dans laquelle ils sont plongés. 
Mieux comprendre, par la démarche scientifique, pour élaborer des stratégies de façon partagée ; veiller aux initiatives pour exploiter les informations, croiser les regards, avancer ensemble sur ce qui est su, ce qui est connu, sur ce qui reste incertain, et sur ce qui peut être nouveau.

Pour revivre le colloque, découvrez le replay ici : https://www.youtube.com/watch?v=xN-zpY7nwH8